Comment mesurer les acouphènes ?
Les acouphènes sont un phénomène incommodant qui s’observe le plus souvent chez les adolescents et les personnes du troisième âge. Ce symptôme apparait suite à une perte de la sensation auditive causée par des traumatismes sonores. Certes, les acouphènes ne peuvent être guéris, mais il est possible de prescrire un traitement adéquat à toute personne souffrante. Toutefois, pour déterminer le traitement adéquat, il est primordial de réaliser une audiométrie visant à connaitre la mesure précise des acouphènes. Mais comment procéder ? Découvrez ci-dessous comment mesurer les acouphènes.
Quels sont les différents types d’acouphènes ?
Généralement, les acouphènes sont décrits comme étant des bourdonnements perçus d’un son n’ayant aucune origine extérieure. De ce fait, ce son est perçu uniquement par la personne atteinte, son entourage quant à lui est épargné de ces bourdonnements.
A lire en complément : Comment réagir face à une personne agressive ?
Il existe principalement deux types d’acouphènes, à savoir : les acouphènes subjectifs et les acouphènes objectifs. Les acouphènes subjectifs sont caractérisés par les sons perçus uniquement par le patient. Ces sons sont présents dans l’oreille et la tête. Quant aux acouphènes objectifs, ils se caractérisent par des sonorités produites par l’organisme du patient. La particularité dans ce cas réside dans le fait que le patient et son entourage ont la capacité de percevoir ces sons.
A lire en complément : Oxymètre de doigt : un allié indispensable pour les sportifs
Qu’est-ce qu’une audiométrie ?
L’audiométrie est l’ensemble des techniques utilisées pour déterminer la mesure précise de l’acuité auditive chez les patients. Au cours de l’audiométrie, le spécialiste a pour objectif d’obtenir une description détaillée et précise de l’état de l’audition du patient. De ce fait, il est essentiel que cet examen se fasse dans les meilleures conditions.
Pour faire cet examen, le patient est installé dans une cabine insonorisée et subit au préalable un nettoyage et un examen complet des oreilles. Après cette étape, le spécialiste peut procéder à l’audiométrie. Toutefois, retenez qu’il existe deux types d’audiométrie : l’audiométrie tonale et l’audiométrie vocale.
L’audiométrie tonale
Au cours de ce type d’audiométrie, le docteur évalue le seuil de l’audition du patient par voie aérienne et par voie osseuse. Lorsqu’il s’agit de la voie osseuse, la mesure de l’acouphène est réalisée à l’aide d’un vibrateur sur des fréquences oscillant entre 250 et 4 000 hertz.
Quant à la voie aérienne, la mesure se réalise à l’aide d’un casque ou d’un haut-parleur. Ici, les fréquences utilisées varient entre 125 et 8 000 hertz. Cet écart explique le fait qu’au cours d’une audiométrie tonale par voie aérienne, tous les sons (sons aigus, sons graves…) sont pris en compte.
L’audiométrie vocale
Au cours de l’audiométrie vocale, il est question d’évaluer le seuil de l’audition du patient grâce à l’émission de mots ou phrases de diverses intensités. La réalisation de cette technique nécessite l’usage d’un haut-parleur.
À l’issue de cette technique, une courbe en forme de »S » est obtenue. C’est grâce à cette courbe qu’il est possible de faire des conclusions.
Néanmoins, il est primordial de savoir que l’audiométrie ne peut être réalisée par tout le monde. En réalité, cet examen doit être réalisé par un spécialiste en audiologie ou un médecin spécialiste en oto-rhino-laryngologiste. En cas, d’acouphène prothétique, un audioprothésiste peut tout à fait réaliser l’examen audiométrique.
Comment évaluer l’intensité des acouphènes ?
Les acouphènes peuvent être très différents d’une personne à une autre. En effet, leur intensité peut varier de légère à extrêmement forte. Par conséquent, pensez à bien évaluer les acouphènes pour déterminer le niveau de gêne ressenti par les patients.
L’échelle visuelle analogique (EVA) est la méthode la plus couramment utilisée pour mesurer l’intensité des acouphènes. Cette méthode consiste à demander au patient de noter son niveau d’inconfort sur une ligne horizontale graduée allant de 0 (pas gênant du tout) à 10 (intolérable). Le patient place alors un marqueur sur cette ligne en fonction du niveau d’inconfort qu’il ressent.
Le test AUDIT est un questionnaire conçu spécifiquement pour évaluer la sévérité et l’impact que les acouphènes ont sur la vie quotidienne du patient. Ce test permet aussi d’évaluer le stress et l’anxiété associés aux acouphènes.
Ce questionnaire comporte huit questions portant notamment sur la durée et le type de bruit perçu, ainsi que sur ses effets négatifs tels que l’anxiété ou encore le manque de sommeil. À la fin du test, le score est calculé pour évaluer le niveau de gêne ressenti par le patient.
L’échelle de Loudness Discomfort Level (LDL) est une méthode plus précise qui permet d’évaluer l’intensité sonore maximale que le patient peut tolérer avant que cela ne devienne trop inconfortable ou douloureux. Cette évaluation se fait à l’aide d’un audiogramme tonal où les sons sont présentés progressivement avec une intensité croissante jusqu’à ce que le patient signale un niveau d’inconfort.
Il existe différentes méthodes pour mesurer et évaluer l’intensité des acouphènes. Toutefois, pensez à bien souligner qu’il n’existe pas encore de méthode standardisée pour cette mesure et chaque spécialiste en audiométrie a ses propres moyens pour y arriver. L’important reste toutefois la prise en compte des symptômes cliniques du patient afin d’envisager un traitement adapté en tenant compte notamment du type et de la sévérité des acouphènes.
Quelles sont les solutions pour atténuer les acouphènes ?
Les acouphènes peuvent être particulièrement gênants. Heureusement, il existe aujourd’hui des solutions pour les atténuer et améliorer la qualité de vie des patients.
La thérapie sonore est une méthode qui consiste à utiliser un bruit blanc ou une musique douce pour masquer le bruit des acouphènes. Cette technique permet de réduire progressivement l’intensité des acouphènes jusqu’à ce qu’ils deviennent moins perceptibles par le patient. La thérapie sonore peut se faire en utilisant un générateur de sons, un casque ou encore des appareils auditifs spécialement conçus pour cette utilisation.
L’appareillage auditif est souvent recommandé aux personnes atteintes d’acouphènes associés à une perte auditive. Les aides auditives sont capables d’amplifier les sons extérieurs afin que les patients puissent mieux entendre leur environnement tout en réduisant l’intensité du bruit généré par les acouphènes.
Les écouteurs peuvent aider à réduire la perception d’acouphène grâce au masquage sonore
La relaxation
Le yoga, la méditation et d’autres techniques de relaxation peuvent aussi aider à réduire l’intensité des acouphènes en favorisant la détente musculaire et en réduisant le stress. Certains programmes de gestion du stress permettent aux patients atteints d’acouphènes de se relaxer davantage, ce qui peut améliorer leur qualité de vie.
L’ostéopathie crânienne
L’ostéopathie crânienne est une autre technique qui pourrait être bénéfique pour les personnes souffrant d’acouphènes. Cette méthode consiste à appliquer une pression douce sur le crâne afin de relâcher les tensions musculaires et les blocages énergétiques susceptibles d’avoir un impact sur l’apparition ou l’intensité des acouphènes.
L’ostéopathie crânienne est censée soulager certains cas d’acouphènes grâce au relâchement musculaire qu’elle procure.
Les thérapies comportementales et cognitives (TCC)
.
Les TCC sont des méthodes qui visent à modifier les pensées et les comportements négatifs associés aux acouphènes. Elles ont pour but d’aider le patient à mieux gérer son stress et son anxiété ainsi que de retrouver une meilleure qualité de vie.
Il existe plusieurs solutions permettant d’atténuer l’intensité des acouphènes. Il faut consulter un spécialiste en audiologie ou en ORL afin de déterminer la cause exacte du problème et d’envisager la solution adaptée au cas particulier.
Comment distinguer les acouphènes des autres troubles auditifs ?
Il faut pouvoir distinguer les acouphènes des autres troubles auditifs pour pouvoir proposer un traitement adapté. Voici quelques éléments qui peuvent aider à faire la différence :
L’hypoacousie correspond à une perte auditive partielle ou totale. Elle se manifeste par une difficulté à entendre certains sons ou certaines fréquences sonores. Les acouphènes, quant à eux, sont des bruits perçus dans les oreilles sans qu’il n’y ait de source sonore extérieure.
L’hyperacousie est un trouble qui se caractérise par une sensibilité excessive aux sons du quotidien. Les personnes atteintes d’hyperacousie ont souvent besoin de baisser le volume des appareils électroniques tels que la radio ou la télévision car ils leur semblent trop forts et désagréables. Au contraire, les personnes souffrant d’acouphènes entendent des bruits fantômes dans leurs oreilles sans cause apparente.
Les vertiges et les bourdonnements ne sont pas nécessairement liés aux acouphènes mais peuvent être présents chez certains patients atteints d’hyperacousie ou d’une autre pathologie auditive comme la maladie de Menière. Toutefois, si ces symptômes sont associés à des acouphènes, il faut consulter un médecin en cas de troubles auditifs persistants afin qu’il puisse établir un diagnostic précis et mettre en place le traitement approprié. Il existe aujourd’hui plusieurs méthodes pour mesurer les acouphènes telles que la mesure psychoacoustique ou encore la mesure objective par électrophysiologie. Ces techniques permettent aux professionnels de santé d’adapter au mieux le traitement pour chaque patient.
Quels sont les facteurs de risque favorisant l’apparition des acouphènes ?
Les acouphènes peuvent avoir des causes diverses. Certains facteurs de risque favorisent plus particulièrement leur apparition. Le risque majeur doit être identifié.
Au fil du temps, nos capacités auditives diminuent naturellement en raison notamment du vieillissement et de l’exposition à différents bruits tout au long de notre vie. Les personnes âgées sont donc plus susceptibles de développer des acouphènes que les jeunes adultes.
L’exposition aux bruits intenses est un autre facteur qui se rapporte à l’exposition prolongée ou répétée à des sons forts tels que ceux produits par une discothèque ou lors d’un concert sans protection auriculaire adéquate. Les professionnels exposés régulièrement aux bruits dans leur environnement professionnel (ouvriers travaillant sur un chantier, par exemple) sont également concernés. Ces expositions sonores excessives peuvent endommager les cellules ciliées qui tapissent la cochlée et causer ainsi des troubles auditifs tels que les acouphènes.
Certains médicaments sont connus pour être « ototoxiques », c’est-à-dire qu’ils peuvent provoquer une altération temporaire ou permanente du système auditif pouvant entraîner notamment l’apparition d’acouphènes. Il s’agit surtout des antibiotiques aminoglycosides, mais aussi de certains diurétiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens ou encore des traitements anticancéreux.
Certains problèmes de santé tels que les troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) responsables de douleurs et de répercussions jusqu’à la tête et aux oreilles peuvent déclencher des acouphènes. De même, une tension dans le cou peut entraîner des acouphènes par voie mécanique.
Il existe donc plusieurs facteurs favorisant l’apparition d’acouphènes. Il est capital de prendre soin de son audition en évitant une surexposition au bruit ainsi qu’en consultant un spécialiste dès les premiers signaux pour bénéficier du traitement adapté.