Pourquoi AVC chez les jeunes ?

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© Fotolia Accident vasculaire cérébral : quelles en sont les causes chez les jeunes de 18 à 55 ans ? Aujourd’hui, et nous n’en savons peut-être pas assez, mais l’AVC est la principale cause d’incapacité physique acquise chez les adultes. Il représente même la principale cause de décès chez les femmes dans le monde. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces accidents concernent également et plus souvent des jeunes.

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Un accident vasculaire cérébral survient lorsque le flux sanguin rencontre un obstacle (caillot sanguin ou vaisseau sanguin rompu) qui bloque son passage vers différentes parties du cerveau, les privant de leur apport vital en oxygène, provoquant leur dysfonctionnement puis leur mort en quelques minutes.

Et bien que nous sachions que le mode de vie sédentaire et l’hypertension artérielle expliquent souvent la survenue d’un AVC chez les personnes « âgées », les chercheurs se sont intéressés aux causes des accidents vasculaires cérébraux chez les jeunes et à la survenue chez les 18-55 ans.

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Les facteurs de risque suivants ont ainsi été examinés : hypertension artérielle, cholestérol, diabète, coronarien les maladies cardiaques, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, la sédentarité ou l’obésité.

Et à partir de cette étude, ils ont découvert que chez les 18-55 ans, le mode de vie sédentaire et l’hypertension artérielle étaient également les deux principales causes d’accident vasculaire cérébral. Il va sans dire que la combinaison de plusieurs facteurs augmente le risque

L’ AVC chez les jeunes, il y a un an…

Il y a tout juste un an, plusieurs médecins interrogés par Europe 1 ont indiqué que le nombre d’accidents vasculaires cérébraux avait doublé chez les personnes âgées de 20 à 55 ans au cours des 25 dernières années. Il y a plusieurs causes à cela : la malbouffe, le tabac, le cannabis mais aussi un mode de vie de plus en plus sédentaire. Résultat : plus de diabète et d’hypertension artérielle, deux facteurs de risque importants d’accident vasculaire cérébral.

Cité par la célèbre station de la rue François 1er Yannick Béjot, chef du service de neurologie du CHU de Dijon, avait également mis en garde contre la consommation de cannabis dès la première prise : « Le cannabis provoquera des spasmes des artères et ils vont se contracter. Il va donc y avoir un défaut de perfusion dans le cerveau donnant un accident vasculaire cérébral » avait-il martelé.

Qu’est-ce qu’un accident vasculaire cérébral ?

L’AVC est un accident vasculaire cérébral qui affecte les vaisseaux sanguins qui acheminent le sang vers le cerveau.

Un accident vasculaire cérébral survient lorsque le flux sanguin rencontre un obstacle (caillot sanguin ou vaisseau sanguin rompu) qui bloque son passage vers différentes parties du cerveau, les privant de leur apport vital en oxygène, provoquant leur dysfonctionnement puis leur mort en quelques minutes.

Les effets dévastateurs d’un AVC sont souvent permanents car les cellules mortes du cerveau ne sont pas remplacées.

En détail, les symptômes les plus fréquents sont les suivants :

  • faiblesse musculaire ou paralysie : vous ne pouvez plus déplacer une partie de votre corps d’un côté ; toutes les parties du corps peuvent être touchées. Mais le plus souvent, il s’agit du visage, du bras, de la main et/ou de la jambe. Très souvent, le visage, le bras et la jambe du même côté sont affectés en même temps (on parle d’hémiplégie
  • ). perte de sensibilité : vous ressentez un engourdissement ou un engourdissement dans une partie du corps
  • une difficulté linguistique : il s’agit soit d’une gêne à articuler (dysarthrie), soit d’un trouble du langage (aphasie) lié à l’expression (mutisme, difficulté à trouver des mots ou jargon avec des mots inintelligibles) et peut être associé à des difficultés de compréhension
  • un trouble visuel : soit vous perdez soudainement la vision d’un œil (cécité unilatérale), soit plus rarement les deux, soit vous perdez la vision de la moitié du champ visuel des deux yeux en même temps (hémianopsie), soit vous voyez soudainement les choses deux fois (diplopie, vous voyez le même objet deux fois au lieu d’un seul)
  • un mal de tête, d’apparition soudaine, inhabituel et très intense.

Si vous présentez un ou plusieurs symptômes d’un AVC : appelez immédiatement le 15.

Quels sont les facteurs qui augmentent le risque d’accident vasculaire cérébral ?

  • l’ hypertension artérielle : c’est le principal facteur. Vous devez connaître vos chiffres de pression artérielle ! S’ils le sont régulièrement au-dessus de 14/9 cm Hg (ou 140/90 mm Hg), vous devez consulter votre médecin qui pourra débuter un traitement approprié ; dans tous les cas, vous devrez réduire votre consommation de sel (le sel retient l’eau, c’est bien connu et donc augmente la pression artérielle)
  • intoxication par le tabac : fumer (ne serait-ce qu’une cigarette par jour) augmente le risque d’accident vasculaire cérébral ; cesser de fumer réduit de moitié le risque d’accident vasculaire cérébral
  • Hypercholestérolémie : elle est souvent familiale. Vous devez donc vous inquiéter et connaître votre taux de cholestérol sanguin si un membre de votre famille est affecté ou traité pour un taux de cholestérol élevé, ou si plusieurs personnes de votre famille ont subi un infarctus du myocarde. Dans les tests de cholestérol que le laboratoire vous donne, il y a le cholestérol total, le « bon » cholestérol (appelé HDL) et le « mauvais » cholestérol (appelé LDL). C’est le LDL qu’il est important de contrôler.
  • diabète : votre glycémie à jeun doit être inférieure à 7 mmol/l (1,26 g/l)
  • certaines maladies cardiaques (telles que l’arythmie, la valvulopathie) qui nécessitent un traitement anticoagulant à vie

Dans tous les cas, demandez toujours conseil à un professionnel de santé.

Pour plus d’informations : http://www.attaquecerebrale.org/ ou www.sfnv-france.com

Le saviez-vous ?

L’ AVC touche davantage les femmes que les hommes. L’influence de certains facteurs de risque d’accident vasculaire cérébral, tels que le diabète ou l’hypertension, est plus importante chez les femmes que chez les hommes et il a été démontré que la survenue d’une hypertension pendant la grossesse affecte le risque d’accident vasculaire cérébral plusieurs années après la grossesse. Cependant, les femmes sont mal informées de ces risques, restent sous-représentées dans les essais cliniques, et les données disponibles sur les spécificités des femmes sont très hétérogènes d’un pays à l’autre, voire absentes. C’est dans ce cadre que Charlotte Cordonnier (Unité Inserm 1171 « Troubles cognitifs, dégénératifs et vasculaires », Lille) a coordonné une revue de publications internationales, publiée ce mois-ci dans la revue Nature reviews Neurology. Objectif : pour identifier les spécificités de l’AVC chez les femmes afin d’identifier les priorités de recherche futures et de sensibiliser les pouvoirs publics à la réduction de ce fléau mondial.

Facteurs de risque spécifiques pour les femmes : l’hypertension artérielle et la fibrillation auriculaire sont des facteurs de risque plus courants que chez les hommes, la grossesse et les traitements hormonaux.

Les effets de certains de ces facteurs de risque ont plus de conséquences négatives chez les femmes que chez les hommes (la fibrillation auriculaire, par exemple, double le risque d’accident vasculaire cérébral par rapport aux hommes).

En outre, les études internationales actuellement disponibles mettent en évidence des difficultés dans la prise en charge et le traitement de l’AVC chez la femme : le délai d’arrivée à l’hôpital est plus long et le diagnostic est plus lent que chez l’homme, ce qui conduit à un traitement moins adapté. Les raisons de cette situation ne sont pas tout à fait claires, même si les auteurs précisent que les femmes, bien qu’elles en sachent davantage sur les symptômes d’un AVC que les hommes, seraient moins promptes à appeler l’ambulance pour eux-mêmes… Des facteurs socioculturels pourraient donc entrer en jeu. Par conséquent, les auteurs estiment qu’un meilleur contrôle des facteurs de risque spécifiques chez les femmes et des recommandations internationales spécifiques sont nécessaires pour réduire l’incidence des accidents vasculaires cérébraux chez les femmes. Des campagnes telles que « Je suis une femme », lancées par l’Organisation mondiale de l’AVC pourraient compléter ces programmes en soulignant le fait que les femmes sont souvent les premières de la famille à prendre soin de la victime d’un AVC.

Les essais cliniques devraient également être conçus en tenant compte de la population féminine, afin de disposer de données de traitement et de prise en charge plus complètes.

Crédit/Source : communiqué de presse Inserm